Vivre en dessous de ses moyens

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lundi, décembre 28 2020

Ma maison, elle est belle ma maison!

maison

Thomas Stanley, auteur du passionnant "le millionnaire d'à coté", suggère de ne pas acheter une résidence principale au delà de deux fois son revenu annuel.

Certes, Thomas est américain, et le salaire annuel est gonflé là bas, par l'absence des nombreux prélèvements obligatoires que nous avons ici en France.

Que cela ne tienne, je propose d'appliquer cette méthode à mon cas personnel.

En 2016, je fais l'acquisition avec ma femme, d'une maison d'une valeur de 285.000 EUR, en banlieue Lilloise. Prêt au départ sur 14 ans, allongé un peu par la suite à 15 ans, avec une mensualité globale de 1.750 EUR, soit 875 EUR pour ma part (50%).

Je me plonge dans les archives de mon compte impots.gouv et voici quelques infos intéressantes:

- En 2017, le foyer déclarait 132.000 EUR de revenus (avant les 10% de déduction et IR). Je multiplie par deux et on tombe sur 264.000 EUR, pas très loin des 285.000 EUR! Allez, 2.15x pour être très précis.

- En 2019, le foyer déclarait 104.000 EUR (oui j'ai pris un job moins bien payé, volontairement!), on est désormais à 2.75x.

J'ai envie de dire qu'à la base, je suis dans les clous (2.15x) et pour de raisons personnelles, j'ai choisi de gagner moins. Mais le choix était le bon, dès le début.

C'est quoi un bon choix ? Et pourquoi ce chiffre est important ?

En fait, je me rends compte que la plupart des gens, quand ils achètent leur résidence principale, pensent "grand". C'est normal après tout, c'est parfois un rêve qui se concrétise, un désir, plus qu'un achat purement matériel.

Alors, souvent (j'ai pas dis toujours!), pour fixer leur budget, ils vont voir leur banquier, en demandant: combien je peux emprunter ?

Si j'avais fait la même chose, avec les revenus du foyer de 2017, il m'était possible d'acheter un bien en remboursant plus de 3.000 EUR par mois, sur 20 ou 25 ans. Calcul rapide sur meilleurtaux, ça donne un projet de l'ordre de 600.000 EUR...

Ma question était surtout, de quoi j'ai besoin, et en gros ça donnait:

- un grand salon - trois chambres - pas loin des écoles

Au départ je me suis dit, c'est un premier bien, on verra par la suite.

Erreur! Une fois qu'on a un emplacement, que la vie prend forme, les enfants vont à l'école, on ne bouge plus de secteur.

Donc si la maison est trop petite, qu'il manque quelque chose, super compliqué de trouver dans un secteur aussi précis.

A un moment, on s'est mis à chercher plus grand, avec un garage, plus près de l'école. Mais finalement, on s'est dit que ce qu'on avait était suffisant.

Certes, une chambre plus grande (la plus petite fait à peine 7m2), un garage, et être plus près des écoles ça serait mieux, mais à quel prix! Ok pour payer 150.000 EUR de plus ? Bah non.

Après, on peut toujours faire des travaux dans la maison pour la rendre plus agréable, et je considère même que c'est un investissement.

Rendre la maison plus habitable, veut dire qu'à terme, elle sera plus facilement revendable.

Aujourd'hui, avec deux enfants de moins de 10 ans, dans 100m2, ce n'est pas le bagne. La maison est même plutôt agréable, les voisins silencieux, on peut recevoir correctement, bref, pas besoin d'avoir un château pour être heureux.

Oui mais:

- on a pas de chambre d'amis => ok et alors, en cas de nécessité, on a un canapé pouvant accueillir confortablement au moins une personne, voire deux. Et on a un petit matelas gonflable en cas d'urgence.

- on a pas de garage => ça c'est un peu plus pénible, déjà parfois il faut tourner pour se garer (jamais plus de 5min), et puis pas possible dans la configuration actuelle de la maison de rentrer facilement des vélos. Ca restera toujours un point un peu embêtant.

- la plus petite chambre est... petite => oui mais il y a un lit adulte, une penderie, un bureau, et plein de rangements donc so what ?

- on est un peu loin de l'école (15min à pieds) => oui mais quand les enfants iront au collège, ils iront tout seul!

- le collège d'à coté est moyen => bon, ok dans ce cas, on peut envisager de déménager, à voir...

En plus d'un choix "raisonnable" et de couvrir ses besoins, sans plus, je trouve plusieurs autres avantages:

- mensualité acceptable (30% de mon salaire actuel)

- frais limités (forcément, "petite" surface c'est moins de chauffage, moins de ménage, moins de travaux)

- on termine de payer dans... 9 ans!

vendredi, septembre 20 2019

Je ne suis pas radin je suis frugal

Ces derniers mois, j'ai cherché à économiser un maximum sur mes dépenses contraintes avec plus ou moins de succès. Il faut dire que désormais, j'aspire à dépenser moins pour travailler moins, donc c'est assez motivant.

Dans un premier temps, suivant les conseils de Vicki Robin dans son livre (en Anglais uniquement) "Your money or your life", j'ai calculé combien me rapportait une heure de travail.

Je bosse environ 1.800h/an pour une rémunération après impôt de 40.000 EUR environ, ce qui me fait 23 EUR / heure de travail.

Maintenant, dès que je dois faire une dépense supplémentaire, je rapporte en heures de travail nécessaires, c'est assez dissuasif.

__ Les victoires__

Je suis passé d'un forfait mobile à 10 EUR (Sosh) à un forfait à 1.90 EUR (oui oui, moins de 2 EUR) chez Syma. A ce tarif, on a 2h de communication et 1go de 4G, et comme je ne suis pas un énorme consommateur de données 4G (wifi au travail et à la maison) ça tient la route.

Au final 4h de travail par an de gagné, je sais c'est pas énorme mais à force de gratter quelques euros par là, en fin de mois ça fait une sacrée différence.

J'ai changé mon assurance de prêt immobilier, via une délégation, sur les 12 ans restants. Avant : 2.195 EUR ; Après: 1.188 EUR, économies réalisées: 1.007 EUR, ou 45h de travail, pas trop mal pour une formalité qui m'a pris 2h de temps!

De temps en temps je ramène les restes du repas de la veille au boulot, et j'économise au passage 4 EUR (prix de la cantine), à raison d'une fois par semaine, cela représente environ 176 EUR / an ou presque 8h de travail, pas mal!

Je peux continuer longtemps comme ça, l'idée est de ne pas se sentir frustré, il s'agit de dépenses facilement évitables, qui ne changent pas fondamentalement son style de vie, il faut savoir se faire plaisir tout de même...

Mais le résultat est assez impressionnant, en moins de 6 mois, mis bout à bout, j'ai économisé environ une centaine d'euros mensuellement.

__ Les échecs__

C'est relatif mais par exemple sur les courses de la semaine (faites au drive), il y a une partie qu'il serait judicieux d'acheter en hard discount. Sauf que c'est déjà la course le weekend, pas envie de se rajouter une visite au supermarché un samedi matin.

Quand on part en week-end ou même pour la journée, je tente au maximum de faire des sandwiches, pour éviter de passer au resto à 4. L'idée est de dépenser moins de 10 EUR, quand le resto reviendrait au moins à 40 EUR. Sauf que ça reste un moment plaisir comme un autre et qu'on a pas forcément envie de tout anticiper.

jeudi, septembre 19 2019

Etre riche c'est gagner plus que ce qu'on dépense

Bon ok la phrase est un peu bateau mais elle prend tout son sens.

Avant => je gagnais des euros et je ne regardais pas vraiment ce que je dépensais, j'avais une vague idée mais je gagnais tellement que je n'y prêtais pas trop attention. Surtout je ne me voyais pas continuer à travailler tel que je le faisais (70h/semaine) pendant longtemps.

Après => après avoir réduit par deux mon salaire les choses sont devenues plus terre à terre. En même temps je me suis mis à vivre au présent, ce qui constitue un sacré paquet d'avantages tels que ne plus avoir besoin de se "récompenser" de sa dure semaine de travail passée. Maintenant je travaille environ 40h/semaine.

Profiter du temps présent m'a rendu aussi plus heureux dans un sens, plus besoin de faire des plans sur la comète à 10 ans, plus besoin de faire des choses "extraordinaires" comme consommer de l'expérience en permanence pour se sentir en vie (saut en parachute, achats de grands crus etc), donc vivre au présent m'a fait devenir plus riche car mes besoins sont devenus plus simples et j'ai fait le tri dans ce qui était parfaitement inutile.

Quelques chiffres

Mon salaire net net est de 2.800 EUR environ. Mes dépenses sont de 900 EUR pour le remboursement de la maison et de 1.300 EUR pour les autres dépenses communes (entretien de la maison, petits travaux, équipement, alimentation, voitures, enfants).

Il me reste donc 600 EUR / mois environ pour épargner et me faire plaisir, j'épargne environ la moitié (épargne personnel et pour les enfants). Pour les vacances, je me sers du 13ième mois (bien pratique).

Pour l'épargne supplémentaire, je peux compter sur des primes et intéressement, directement placés sur un plan d'épargne entreprise, en actions de cette entreprise.

L'étincelle comment vivre au présent

Bon le Nord c'est chouette, il fait moche souvent, mais les gens sont plutôt sympa. Après le gros avantage c'est que l'immobilier est abordable et que la vie bien plus simple qu'en région parisienne.

J'avais en plus gardé mon job à Paris, donc il faut imaginer mon "pouvoir d'achat" une fois sur place.

Après quelques années en location, on achète une maison à 300.000 EUR, sur 14 ans, dans une ville en périphérie mais très bien desservie par les transports (métro, tram, bus etc).

Tout allait parfaitement bien dans le meilleur des mondes quand j'ai atteint, au niveau professionnel, le point de non retour.

C'est la sensation qu'on a fait tout ce dont on avait envie, qu'on s'est investis à 200% (on répond aux messages/emails 20h/24h, 7j/7j) mais qu'on est bien las au quotidien.

Cette impression une nouvelle fois de survoler un peu sa vie, les jours s'enchainent, les weekends aussi. On a plein d'argent donc on claque un peu n'importe comment: grands crus, voyages chers, grands restaurants et d'autres bêtises en tout genre (achats compulsifs sur amazon par exemple).

La vie quotidienne est difficile ? Ouai mais tu vas voir, à la fin de la semaine/mois/année ça ira mieux. Bref la vie dans le futur.

J'en avais aussi ma claque de faire des trajets réguliers vers Paris, avec le sentiment grandissant d'être de plus en plus un touriste dans la capitale (ce n'est d'ailleurs pas un sentiment négatif).

C'est alors que j'ai changé de job, pris un boulot avec une rémunération en baisse de l'ordre de 40%, mais avec un nombre d'heures de travail divisé par deux et accessoirement à 20mn de chez moi.

Je ne vous cache pas que j'étais déjà un peu frugal, même s'il m'arrivait de claquer de l'argent n'importe comment et de faire des placements pas toujours sérieux. Donc diviser quasiment par deux son salaire ça fait quand même un choc.

L'étincelle a été de me demander de combien j'avais réellement besoin pour vivre, à partir de ce moment j'ai eu l'impression de vivre au présent.

Comme écrivait Bernard Weber dans les Fourmis: “Le moment le plus important c'est le présent car si on ne s'occupe pas de son présent on manque son futur.”

Brève introduction

Je me souviens encore, étant gamin, d'avoir été frappé par une espèce d'étincelle une sorte de flash. Et si être indépendant financièrement signifiait devenir libre ?

On a chacun son origine, son histoire, mais force est de constater que nous vivons dans un monde relativement homogène. Le rêve majoritaire de tout un chacun est de gagner de l'argent, le plus possible à priori, et de se construire à l'image de ce qu'on voudrait être en passant par ce qu'on voudrait avoir:

- acheter sa propre maison, de préférence avec une chambre d'amis (même si elle ne sert que 2 fois par an)

- avoir en couple chacun sa voiture

- s'acheter tout un tas d'objets ou d'expériences pour se récompenser d'avoir passé la semaine au travail (plus le travail est "difficile" plus on a besoin de se détendre).

Avec mon premier salaire, j'avais l'impression d'être riche, parce que finalement après avoir payé le loyer et les charges courantes, il me restait énormément, de quoi épargner par exemple. En couple, nos loisirs étaient relativement simples (balades, course à pieds, cinéma, restaurants etc).

Le truc c'est que je travaillais énormément, comme consultant, je partais souvent tôt le matin pour aller chez des clients partout dans la région parisienne, et je rentrais tard le soir, rarement avant 20h. Ma vie de couple s'est détériorée et j'avais l'impression de vivre dans le futur et de tout rater du présent, d'être un peu coincé.

Après la séparation j'ai changé de job et mon salaire a doublé, puis quelques années plus tard je me retrouvais de nouveau en couple, sur Paris, avec un premier enfant, et je gagnais très très bien ma vie (un peu plus de 6.000e net par mois).

A partir de là je faisais des projections, de quoi j'avais envie dans les prochaines années ?

De m'endetter sur 25 ans pour acheter un T3 de 50m2 dans Paris intramuros ?

D'aller rajouter 30/60min de trajet pour aller travailler depuis la banlieue pour avoir plus de place ?

De nouveau la sensation d'être coincé.

Par chance, ma compagne avait des attaches en province, je l'ai incité à rentrer chez elle, et nous voilà dans le Noooord.